Risque sanitaire et Perspective de lutte Varroa

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L’usage sanitaire apicole est de l’intérêt de chacun et doit s’inscrire activement dans votre pratique. La cueillette du fameux nectar ne se résume plus à attendre la fin de saison. Il faudra apprendre à anticiper ses actions pour obtenir une bonne santé des abeilles dans notre environnement actuel.

Le choix des reines est peut être un des premiers curseurs sur lequel agir. Ce qu’il faut savoir c’est que la sélection naturelle des abeilles n’a jamais eu l’intention de réaliser des rendements. Comme tout être vivant, elle a pour seul objectif une pérennisation de son espèce dans le temps et l’espace.

En conséquence, tout dépendra de l’apiculture que l’on souhaite pratiquer en terme de rendement mais il faudra rester rigoureux sur le comportement sanitaire de nos protégés. La jeunesse des reines est  une bonne façon d’aborder les saisons mais si nous devions réaliser un condensé des mesures indispensables cela donnerait ceci :

  1. Choisir un emplacement adéquat pas trop humide à l’abri des vents en s’assurant des ressources en eau en pollen et en nectar.
  2. Effectuer des visites hebdomadaires même si vous n’ouvrez pas à chaque fois. Le contrôle des sorties et entrées vous permettra de voir si vos abeilles travaillent (présence de pollen sur les pattes) où sont entrain de piller une ruche faible (vols désordonnés et absence de cohésion, batailles aux entrées).
  3. Utiliser plusieurs paires de gants entre les ruchers et désinfecter bien vos outils et vêtements entre chaque visite.
  4. Ne laisser jamais trainer des résidus de cire et propolis dans le rucher ou des cadres qu’ils soient vides ou avec des réserves. Ces pratiques entrainent pillages et bagarres et souvent vectrices de maladies. Prévoir un collecteur de déchets pour cela.
  5. Renouveler chaque année environ trois cadres sur dix, surveiller la qualité des ruches, en bon état et protégées des entrées d’humidité,
  6. Vérifier la propreté des planchers qui doivent être inter changés ou nettoyés à minima à chaque sortie d’hivernage (chalumeau ou bain javel/soude)
  7. Pratiquer les traitements préconisés par votre GDS en utilisant des produits acaricides autorisés en alternant les molécules et en effectuant des contrôles de chute régulier des varroas (méthode chute naturelle, comptage sucre glace ou au Co2).
  8. Informer vous pour parfaire vos connaissances sur les dernières évolutions techniques mises à disposition aux apiculteurs auprès d’organisme notablement fiable.
  9. Isoler ou éliminer vos ruches malades si nécessaire de nuit uniquement pour éviter que les butineuses propagent l’infection dans tout le rucher.
  10. En cas de doute sanitaire, contacter votre vétérinaire GDS ou votre technicien Sanitaire Apicole qui vous aidera à prendre la bonne décision.

La lutte contre Varroa

Lutte de longue haleine qui nous concerne tous et qui fait souvent l’objet de controverse. Il y a suffisamment de littératures scientifiques et d’expériences de terrain avérées aujourd’hui pour dire que le traitement préventif est incontournable. Toute ruche infectée est malade et souffre de multiples virus. C’est d’autant plus grave que par des phénomènes de dérive des butineuses, le varroa contaminera l’ensemble de vos ruches. En pratique, l’apiculteur devra mettre en place des protocoles de comptage et traiter en alternant les molécules pour l’ensemble de ses ruches et ruchettes. Le compromis entre « ne rien faire et prévenir » n’a pas lieu si vous souhaitez conserver vos colonies.

Les différents traitements proposés sur le marché permettent cette alternance. Nous conseillerons ici de réaliser deux traitements (Bithérapie) pour rester dans la simplicité et l’efficacité.

  1. Un traitement « à libération lente» : plutôt fin d’été ou après les dernières récoltes avant le début de la sécheresse par un procédé de lanières imprégnées qui diffuse l’acaricide progressivement et permet de couvrir plusieurs cycle de couvain dont celui du mâle le plus long (24jours). Important sur ce traitement, le retrait des lanières après la fin de la durée prescrite et varier les molécules une année sur deux à minima. De cette façon, les phénomènes de résistance déjà constatés seront contrés.
  2. Un traitement « flash » : pratiqué en l’absence de couvain en hiver et qui permet de réduire drastiquement la population résiduelle de varroas à un instant donné. Il peut également être employé au printemps entre deux miellés pour baisser la pression du varroa toujours sans les hausses principe de précaution oblige. Après la constitution de vos essaims printaniers, vous pourrez faire un flash en traitement dés que la nouvelle reine recommencera à pondre. Idem pour les essaims nus ici pas besoin de temps d’attente pour la reprise de ponte.

D’autres éléments techniques innovantes mais pas nouvelles  vous permettront de mieux détecter la présence du varroa tout en réduisant sa population. On parle alors de méthodes biotechniques :

  • Traitement thermique

Un appareillage spécifique permet de monter la température des cadres de couvain pour tuer les varroas présents sans nuire au développement des nymphes.

  • Elimination du couvain de mâles

C’est une technique efficace pour limiter la contamination par le varroa en début de saison. Appliquée correctement, cette technique atteindra une efficacité de 20 à 30 %. Pour cela, il suffit de laisser juste 2 à 3 cm de cire sous la tête d’un cadre placé en bordure du couvain (endroit où vous placeriez une cire gaufrée). Si la population est déjà bien développée (± 5 cadres de couvain), les abeilles devraient le construire en mâles. Dès que l’essentiel du cadre est operculé, il faut le découper et le détruire. Ce cadre ne doit jamais rester plus de trois semaines dans la ruche. Cette manipulation peut éventuellement être répétée une seconde fois mais son efficacité sera inférieure. Si l’on dispose de cadres bâtis en mâles ou de cires gaufrées de ce type, le travail sera plus rapide.

  • Constitution de ruchettes

 En mai ou juin en fonction du développement de vos colonies, vous pourrez prélever des cadres de couvain avec des abeilles dans les colonies trop peuplées qui risquent d’essaimer. Avec l’équivalent de trois à quatre cadres de couvain et deux cadres de réserves, en présence d’œufs, les abeilles vont débuter un élevage royal. Avant que la jeune reine ne ponde et que vous ayez le premier couvain operculé, vous aurez quelques jours sans couvain operculé dans la ruchette. C’est le bon moment pour réaliser un traitement Flash. Vous pourrez éventuellement remplacer cette reine par une reine sélectionnée mais dans tous les cas, votre nouvelle colonie sera débarrassée de ses varroas et aura une jeune reine à sa tête. Elle devrait hiverner sans problème. Tous les varroas présents dans les cadres d’origine auront été extraits de la colonie de base.

  •  Blocage de la reine

 Cette technique prendra place dans le courant du mois de juillet. Plusieurs solutions d’encagement sont possibles à ce moment. L’idéal est de permettre de nombreux échanges entre la reine et les abeilles. On peut ainsi bloquer la reine sur un cadre qui sera détruit par la suite ou dans une cagette spéciale.

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